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Vincent Lagarde: «Nous avions déterminé les lignées des virus et détecté des variants dans les échantillons»

27 mars 2021, 14:00

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Vincent Lagarde: «Nous avions déterminé les lignées des virus et détecté des variants dans les échantillons»

Les résultats du séquençage d’Abiolabs ont été mentionnés à plusieurs reprises lors des conférences de presse du National Communication Committee cette semaine. Alors que Vincent Lagarde, président du laboratoire, avait affirmé que lors des analysés effectués par son laboratoire, des variants avaient été découverts, la Dr Catherine Gaud avait démenti. Qu’en est-il réellement ?  

Il a été dit à plusieurs reprises qu’Abiolabs est nouveau dans le domaine du séquençage du Covid-19. Est-ce vrai ?
Oui. C’est la première fois que nous faisons le séquençage du Covid-19. Nous n’avions pas l’autorisation de le faire avant.

Le laboratoire a été approché pour les tests, mais après, il a été dit qu’il ne détient pas les licences requises. Qu’en est-il ?
Laissez-moi vous expliquer comment cela fonctionne. Tout d’abord, il faut détenir une licence de laboratoire médical. Nous l’avons obtenu le 5 février. Comme le veut le règlement, ce n’est qu’avec cela en poche que nous avons pu, par la suite, demander l’autorisation du ministère pour les tests PCR et le séquençage du Covid-19. Le 23 février, un représentant du ministère, accompagné de celui de l’OMS, était venu pour nous auditer et nous espérons avoir cette autorisation dans les jours qui viennent. 

Nous avons été approchés par le Dr Joomaye afin de réaliser des tests en urgence. Pour cela, nous avons reçu une autorisation spéciale du ministère de la santé pour faire le séquençage le 6 mars.

Mais malgré cela, le «Memorandum of Understanding» entre les autorités et le laboratoire n’a pas encore été signé ?
Je ne vais plus polémiquer sur ce point. Disons simplement que lorsque vous recherchez un service, il est normal de signer un contrat entre les parties. Cela n’a pas été fait. Cela sera sans doute fait lorsque nos résultats seront validés.

Revenons au résultat du séquençage. Le laboratoire en Afrique du Sud a contredit les vôtres. Vous maintenez qu’il y a des variants ?
Nous ne remettons pas en cause les résultats du laboratoire sud-africain. Il est très bien équipé et fait ce type de test en routine. Le gouvernement a bien eu raison d’envoyer des échantillons afin de connaître exactement quelle lignée et quel variant circule.

Quant à nous, nous avions déterminé les lignées des virus et les variants dans les échantillons qui nous avaient été remis. Cependant, les échantillons étaient anonymes et nous ne savons pas s’ils concernent les cas locaux ou les cas qui étaient en quarantaine avant. (NdLR : le 10 mars, le ministre Kailesh Jagutpal avait parlé des échantillons remis lors de la conférence de presse du NCC)

Quoi qu’il en soit, la bonne nouvelle bonne nouvelle est qu’apparemment, cette lignée et ces variants ne sont pas trop agressives et supporte bien la vaccination. Le plus important maintenant est de séquencer tous les cas positifs qui arrivent à Maurice durant la quarantaine pour anticiper.

Est-ce que votre séquenceur donne des résultats complets ?
Notre séquenceur Sanger est très fiable pour séquencer une zone précise de l’ADN. Il marche très bien pour les recherches d’une mutation spécifique sur un gène. Mais avec la technologie dont nous disposons actuellement, nous nous sommes rendu compte qu’il nous faut plus de temps et plus de «primers» pour arriver à un résultat complet.

Je tiens à préciser que nous avons commandé un appareil Next Generation Sequencing au prix de Rs 2 millions. Il arrivera la semaine prochaine avec les réactifs nécessaires pour le séquençage. C’est le même type d’appareil qui est utilisé en Afrique du Sud et il permet de séquencer tout un génome et d’avoir les résultats complets. Avec cet appareil, le temps moyen pour avoir le rapport varie entre trois et quatre jours.

Si vous êtes sollicité à nouveau dans le futur pour le séquençage en masse des cas locaux, est-ce que le procédé sera tout aussi complexe ? Faudra-t-il toujours faire contre vérifier vos résultats ?
Le but est bien entendu d’être accrédité une fois pour toute. Une fois cette étape complétée, il n’y aura plus besoin de contre-vérification. Je saisis l’opportunité pour remercier le gouvernement pour la confiance qu’il a mise dans notre laboratoire. Notre but a toujours été d’aider notre pays et d’ailleurs, à l’arrivée de notre nouvelle machine, nous proposerons de séquencer gratuitement de nouveaux échantillons.