This picture obtained on the website of the Saint-Etienne-du-Rouvray parish on July 26, 2016 shows late priest Jacques Hamel celebrating a mass on June 11, 2016 in the church of Saint-Etienne-du-Rouvray, Normandy. 
The 84-year-old Jacques Hamel died on July 26, 2016 after his throat was slit after two attackers stormed the church during a morning mass, taking the five people inside hostage, including the priest, interior ministry spokesman said. / AFP PHOTO / http://ser-ta-paroisse.over-blog.org/ / HO / RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT "AFP PHOTO / PAROISSE SAINT-ETIENNE-DU-ROUVRAY" - NO MARKETING NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS

Jacques Hamel était prêtre auxiliaire à Saint-Etienne-de-Rouvray. Il a été tué ce mardi 26 juillet.

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L'abbé Jacques Hamel était âgé de 86 ans, selon l'archevêque de Rouen, lorsqu'il a été égorgé ce mardi matin, pendant la messe qu'il tenait dans son église. Les deux terroristes, qui se sont infiltrés dans la paroisse et l'ont tué à l'arme blanche, ont été abattus quelques minutes plus tard par les forces de police.

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Ordonné prêtre en 1958, cet homme né à Darnétal en Seine-Maritime, officiait comme auxiliaire, auprès du père Auguste Moanda-Phuati, dans la paroisse de Saint-Etienne-du-Rouvray. En 2008, il avait fêté ses cinquante années de service lors de son jubilé d'or.

Jacques Hamel prêtre

Jacques Hamel (à droite) était prêtre auxiliaire à Saint-Etienne-de-Rouvray.

© / Sertaparoisse

"Toujours au service des gens"

Ce mardi matin, Jacques Hamel remplaçait le père Auguste Moanda-Phuati dans la paroisse, quand les terroristes se sont attaqués à lui. Ce dernier rentrait tout juste de vacances ce mardi. Il a appris le décès de son collègue à la télévision. Au micro de RTL, Auguste Moanda-Phuati a décrit "'un prêtre à la retraite qui donne encore des coups de mains". "C'est un prêtre courageux pour son âge, il se sentait encore fort", relate-t-il. Afin de faire face au manque de prêtres dans l'Hexagone, il précise que son collègue n'avait pas souhaité prendre sa retraite à 75 ans, comme l'Église lui en laissait la possibilité.

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"C'est un prêtre qui était bien connu, car ça faisait plusieurs années qu'il était là, sur Saint-Étienne, toujours au service des gens. C'est difficile de vivre ça", a aussi confié Auguste Moanda-Phuati. Il est très étonné que son église ait été prise pour cible par des terroristes. "Le matin on se lève pour faire la messe, c'est en petit comité (...), ils n'étaient que cinq ce matin", a-t-il déclaré à Libération.

"Quelqu'un de très apprécié dans la commune"

Une paroissienne, jointe par L'Express, est, elle aussi, très émue par la mort de Jacques Hamel. "C'est un homme qui a assumé ses fonctions jusqu'au bout. Il secondait le prêtre de l'église. Il était âgé mais resté très disponible pour les uns et les autres", raconte-t-elle. Elle décrit la victime comme "un bon prêtre. Il était là depuis très longtemps. De nombreux paroissiens le connaissaient bien". Il habitait selon elle au presbytère de Saint-Etienne-du-Rouvray.

"Ma famille habite ici depuis plus de 35 ans, et on l'a toujours connu", a indiqué à L'Express la gérante d'un salon de beauté, situé dans la rue de l'église attaquée. "Très discret", selon elle, "il n'aimait pas se mettre en avant". "C'était quelqu'un de très apprécié dans la commune", affirme aussi cette habitante de Saint-Etienne-Rouvray, qui a connu Jacques Hamel lorsque, plus jeune, elle prenait des cours de catéchisme dans la paroisse.

Membre d'un comité interconfessionnel avec un imam

Mohammed Karabila, le président du Conseil régional du culte musulman de Haute-Normandie, en charge de la mosquée de Saint-Etienne-du-Rouvray, connaissait bien le prêtre. Il s'est dit "effaré" par le décès de son "ami". "C'est quelqu'un qui a donné sa vie aux autres. On est abasourdis à la mosquée", a ajouté l'imam. A plusieurs reprises, relate-t-il, les deux hommes qui faisaient partie d'un "comité interconfessionnel depuis 18 mois", se sont retrouvés, "lors d'interventions publiques". "Nous discutions de religion et de savoir-vivre ensemble", a-t-il précisé.

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Le 6 juin dernier, le père Jacques a signé la lettre de la paroisse. "Le printemps a été plutôt frais. Si notre moral a été un peu en berne, patience, l'été va finir par arriver. Et aussi le temps des vacances", avait-il écrit. Avant de conclure: "Ce sera encore l'année de la miséricorde. Faisons-nous un coeur attentif aux belles choses, à chacun et à ceux et celles qui risquent de se sentir un peu plus seuls."

lettre paroisse Jacques Hamel

Jacques Hamel avait signé la lettre de sa paroisse, en juin dernier (capture écran).

© / Sertaparoisse

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