VIDÉO. Transformer les « déchets ultimes » en pierre à construction, le défi réussi d’une start-up française

Neolithe produit des granulats pour le béton à partir de déchets destinés à l’enfouissement ou à l’incinération.

    Une vieille chaussure devenue caillou et coulée dans du béton. Avec son procédé innovant de « fossilisation accélérée », Neolithe transforme les déchets non recyclables, non inertes et non dangereux, en granulats minéraux qui peuvent être utilisés dans le secteur de la construction. Alors qu’environ 30 millions de tonnes de déchets sont enfouies ou incinérées chaque année, la start-up angevine ambitionne de les « transformer en pierre ».



    « Là vous avez une bâche en plastique, une chaussure, des morceaux de bois, de cartons… », énumère Nicolas Cruaud en piochant des détritus dans l’immense pile de déchets stockés dans le hangar de Neolithe, à Chalonnes-sur-Loire. « Ils ne peuvent plus être recyclés, soit parce qu’ils sont trop petits, soit parce qu’ils sont trop souillés ou trop mélangés pour pouvoir en tirer des matières pures », explique le président et cofondateur de la société. Les déchets sont d’abord broyés en poudre très fine qui est ensuite mélangée à un liant dont la recette reste secrète. La pâte ainsi obtenue passe dans une presse et ressort sous forme de granulats triangulaires. « Une fois transformés, ils sont utilisés dans le secteur de la construction au même titre que des granulats de carrière. Donc pour faire des routes, du béton… », développe l’Angevin.

    Lancé en 2019, Neolithe compte aujourd’hui 160 employés. En mars, la start-up branchera pour la première fois son fossilisateur dans un centre de tri. Elle ambitionne d’en installer cinq à dix supplémentaires en 2023. « On a calculé que si on pouvait traiter tous les déchets non recyclables, enfouis ou incinérés, on pourrait réduire d’environ 7 % les émissions françaises de CO2, toutes industries confondues », estime le jeune ingénieur de 28 ans.