HAÏTI/Insecurité

La situation sécuritaire s'envenime sous le regard impuissant des autorités

Le Premier ministre Ariel Henry a présidé, ce mardi, un CSPN élargi, incluant des directeurs centraux et départementaux de la Police nationale d'Haïti. Le gouvernement indique que l'objectif de cette rencontre a été de présenter un état des lieux de la situation sécuritaire du pays, mais aussi de prendre des dispositions en vue de mettre en place des stratégies de la PNH, pour le rétablissement d'un climat calme et sécuritaire. Parallèlement, les exactions des gangs se poursuivent et les armes des bandits continuent de chanter dans la capitale et dans d'autres divers coins des régions de province.

Port-au-Prince est totalement assiégé par les groupes armés. L'entrée sud de la capitale est depuis plus d'une année livrée entre les mains des gangs qui gèrent, qui contrôlent ce périmètre jusqu'à, enfin ordonner leurs règles pour l'organisation du transport en commun dans cette artère de l'aire métropolitaine. Après Croix-des-Bouquets, Torcel,  bas Delmas, le Centre-ville et Cité Soleil, les localités de Fort-Jacques et d'autres zones avoisinantes sont progressivement passées sous la commande des hommes armés. C'est pareil pour Laboule 12, Thomassin 32 et ses quartiers proches. Ces riverains vivent au péril de leurs vies, sans aucune assistance des forces de l'ordre. « Les armes automatiques chantent tous les jours et à tout moment de la journée. Les malfrats enlèvent les gens même chez eux », a indiqué Sylvie, une citoyenne de la commune de Pétion-Ville. 



 

En réaction aux actes continus des gangs armés qui terrorisent, envahissent des maisons, incendient et font fuir les habitants de leurs demeures, le ministère de la Justice et de la Sécurité publique (MJSP) demande à la Police nationale d'intensifier ses opérations qui sont en cours depuis plusieurs mois, en vue de contrecarrer les bandits qui sèment le deuil et qui propagent la terreur au sein de la population. Parallèlement, le MJSP exige la collaboration de la population, dans cette lutte contre le banditisme en fournissant de bonnes informations qui peuvent aider les forces de l'ordre à traquer les malfrats. 


 

En référence aux articles 272 et 274 du Code pénal haïtien, qui se lisent comme suit: « Il n'y a ni crime, ni délit, lorsque l'homicide, les blessures et les coups étaient ordonnés par la loi et commandés par l'autorité légitime » (CP. Art. 272). « Sont compris dans les cas de nécessité actuelle de défense, les deux cas suivants :

1) Si l'homicide a été commis, si les blessures ont été faites, ou si les coups ont été portés en repoussant pendant la nuit, l'escalade, ou l'effraction des clôtures, murs ou entrée d'une maison ou d'un appartement habités, ou de leurs dépendances ;

2) Si le fait a eu lieu en se défendant contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence », a souligné le ministère de la Justice et de la Sécurité publique, en date du 6 mars dernier.



 

En outre, au niveau du plus haut conseil de la Police nationale, dirigé par le Premier ministre, Ariel Henry, rien n'a été dit concernant la réponse directe qu'on doit donner aux gangs opérant sur le territoire. En revanche, les cas de kidnapping se multiplient au quotidien, avec un bilan de plus de 80 cas d'enlèvement en une journée, a fait savoir la radio France Internationale (RFI). À la ruelle Mayard, à Solino, c'est déjà plus qu'un massacre dont le Réseau national de défense des droits humains a déjà recensé plus d'une centaine de victimes, dont 60 morts, à partir des données préliminaires enregistrées après ce récent affrontement entre ces gangs rivaux, opérant à Bel-Air.




Oberde Charles

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