INTERVENTION MILITAIRE EN HAÏTI

Le Canada exige un compromis franc entre tous les acteurs haïtiens

Lors d’une rencontre sur le dossier d’Haïti qui s’est tenue en Tunisie, au dernier jour du Sommet de la Francophonie le dimanche 20 novembre 2022, dans son intervention de circonstance, le Premier ministre canadien a annoncé que le Canada ne souhaite pas envoyer ses troupes sur le sol haïtien. Suivant Justin Trudeau, les politiques et les élites haïtiennes doivent d’abord trouver un consensus national. « Les différents partis politiques haïtiens doivent donner leur approbation, sans quoi, les forces militaires canadiennes n’interviendront pas en Haïti. »

En effet, plus d’un mois après que le gouvernement d’Ariel Henry ait sollicité une intervention des forces militaires pour un dégel de la crise multidimensionnelle actuelle, notamment pour contrecarrer les bandits armés qui ne cessent de semer la peur au milieu de la population haïtienne. Les débats se poursuivent au nom de la République d’Haïti à l’échelle internationale.

 

Pour cause, des délégations canadienne et américaine consultaient les politiques haïtiens depuis des semaines. Parallèlement, les  États-Unis disaient souhaiter que le gouvernement canadien prenne les rênes de ladite intervention en Haïti. En dépit des différents pourparlers, Justin Trudeau dit croire qu’un compromis haïtien est nécessaire, ce qui, d’après lui, peut faciliter le processus, puisque le Canada reste toujours préoccupé par la situation ahurissante qui prévaut dans le pays qui a de graves conséquences particulièrement sur les couches les plus défavorisées du pays.

 

« Nous sommes conscients qu’Haïti fait face à une grave crise. Il est urgent qu’on agisse afin d’aider la population haïtienne. Le peuple haïtien doit retrouver globalement sa stabilité », a déclaré le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, ce dimanche 20 novembre 2022 à la dernière journée du Sommet de la Francophonie. 

 

Le Premier ministre canadien a également tenu à souligner que certains membres de l’élite politique haïtienne ont souvent profité des situations de crises du pays pour s’enrichir au détriment du peuple haïtien. Concurremment, dans son intervention, Justin Trudeau a fait savoir que le gouvernement canadien et les membres de la communauté caraïbéenne, les acteurs politiques haïtiens ne cessent de poser des pions afin d’obtenir l’aide de la communauté internationale. 

 

« Le Canada est très ouvert, mais nous devons trouver un consensus haïtien. Il faut qu’il y ait un véritable compromis entre les membres du gouvernement en place et les différents acteurs politiques haïtiens. C’est le seul moyen de trouver des solutions durables et efficaces aux problèmes qui ronge la société haïtienne.  Pour cela, nous pensons à de meilleures approches, mais qui se fera étape par étape », a-t-il tenu à indiquer.

 

Par ailleurs, un montant de 16,5 millions de dollars est prévu, en termes d’investissements, pour aider Haïti à retrouver sa stabilité. « 5 millions pour aider les autorités concernées à et enquêter, poursuivre et à juger les cas de corruption et de criminalité économique, de blanchiment des avoirs. 3,5 millions de dollars seront alloués au renforcement et à l’amélioration de l’accès à l’aide juridique en rapport aux victimes de violences basées sur le genre, mais aussi pour lutter contre la corruption et l’impunité en Haïti.  Pour répondre aux besoins de la population touchée par la crise actuelle, 8 millions de dollars seront alloués », a annoncé le Premier ministre canadien toujours dans le cadre de son intervention ce dimanche 20 novembre 2022.

 

Toutefois, toujours concernant la sollicitation du gouvernement d’Ariel Henry le 7 octobre 2022 dernier en faveur d’une intervention militaire, le nouveau gouvernement brésilien pourrait ne pas fournir une assistance à Haïti en dépit des divers appels à l’échelle internationale pour combattre les groupes armés qui menacent la paix publique. En outre, le gouvernement du président brésilien Jair Bolsonaro ne s’est pas toujours prononcé sur une éventuelle participation à une opération militaire en Haïti. 

 

«Les efforts ont été énormes lors de notre participation jadis, ce qui nous a apporté beaucoup de problèmes. Une participation militaire du Brésil au sein de la MINUSTAH a été largement impopulaire dans le pays. Après ladite intervention militaire, la situation en matière de sécurité en Haïti s’était empirée. Les participations du gouvernement brésilien ne s’annoncent pas faciles même au niveau d’une force multilatérale », a déclaré de son côté, Celso Amorim, conseiller en politique étrangère du président élu Luiz Inacio Lula Da Silva. 

 

Vladimir Predvil 

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