HAÏTI / MIGRATION

Le calvaire des migrants haïtiens en République dominicaine

En dépit de la prise de parole du haut-commissaire pour les réfugiés des Nations unies concernant la crise multidimensionnelle qui sévit en Haïti et mettant en danger la vie des citoyens haïtiens, la République dominicaine continue de pourchasser massivement et brutalement les migrants haïtiens de son territoire. D’après l’Office national de la migration (ONM), durant ces trois derniers mois, plus de 50 000 migrants ont été refoulés sur le sol haïtien, ce qui représente en moyenne 15 000 à 20 000 migrants par mois. Par ailleurs, l’Organisation de la promotion et de défense des droits de personnes immigrantes basée au Canada se dit inquiète des abus de maltraitances dont sont victimes les Haïtiens en République dominicaine. 

 

« Cette situation est inhumaine, déshumanisante et indigne pour les migrants haïtiens. La communauté haïtienne en République dominicaine est sans forces et sans secours », selon Rénald Guerrier,  un journaliste haïtien évoluant en République dominicaine.

 

La communauté haïtienne en République dominicaine est très affectée par rapport à la brutalité des contrôles d’identité par des agents de l’immigration dominicaine. « Le choc est d’autant plus mental est physique », a fait savoir le journaliste Rénald Guerrier joint au téléphone par la rédaction du quotidien Le National.

 

À ce propos, Rénald Guerrier a critiqué l’indifférence des autorités haïtiennes parce qu’aucune action concrète n’est faite jusqu’à date pour une nette amélioration de la situation de nos compatriotes haïtiens. D’après lui, la communauté haïtienne en République dominicaine a grandement besoin d’une réaction urgente et ferme de la part des autorités concernées.

 

 « Nous pouvons sentir la haine, une volonté du côté des autorités dominicaines pour humilier les compatriotes haïtiens. Ce n’est pas normal, l’on doit penser à freiner ce phénomène », se désole le journaliste Rénald Guerrier qui n’est pas d’accord à la façon de déporter des Haïtiens. 

 

« On espère vraiment une action de l’État haïtien.  Pendant ces nouvelles vagues de déportations, des femmes enceintes et des enfants en bas âge ne sont guère épargnés. Les déportations se font dans des camions non appropriés. D’aucuns diraient que les Haïtiens sont traités comme des bêtes sauvages », ajoute-t-il 

 

Toujours dans le cadre dudit dossier, la République dominicaine ne respecte pas le protocole régi par l’international en qui concerne les déportations. En 1999, les autorités des deux pays avaient signé un document établissant les conditions de déportations, ce qui n’est pas respecté par les autorités dominicaines au cours de ces nouvelles vagues de déportation massives. La République dominicaine devrait rentrer en contact avec les autorités haïtiennes, ce qui n’a pas été fait. Du côté de l’Office national de la migration, généralement, les manifestes  ne sont pas livrés à temps, ce qui aurait facilité l’indication des lieux de résidences de chaque migrant haïtien déporté par le gouvernement dominicain. 

 

L’insécurité et le manque d’investissement dans le pays sont les principales causes qui ont forcé nos compatriotes haïtiens à fuir le pays en quête de mieux-être. « La majorité des migrants haïtiens qui ont été forcés de retourner en Haïti n’ont pas cessé d’avouer que c’est à cause des multiples cas de violences, l’hégémonie des groupes armés dans le pays qui les ont forcés à laisser le pays vers d’autres cieux beaucoup plus cléments », a laissé comprendre le coordonnateur général de l’Office national de la migration, Jean Négot Bonheur Delva, également interviewé par la rédaction ce mercredi 16 novembre 2022.

 

Par ailleurs, cette situation que connaissent les Haïtiens en République dominicaine inquiète l’Organisation de la promotion et de défense des droits de personnes basée au Canada. Ladite structure qui dénonce les actes de répressions et de brutalités qui se font contre les migrants haïtiens en République dominicaine appelle les autorités haïtiennes à trouver à la hâte un compromis général pour permettre aux fils et filles d’Haïti de vivre comme cela se doit dans leur pays. 

 

« La communauté internationale et l’opinion publique doivent en toute urgence intervenir pour freiner les abus et les violations des droits des compatriotes haïtiens en République dominicaine », plaide l’Organisation de la promotion et de défense des droits de personnes immigrantes basée au Canada 

 

« Aujourd’hui, nous avons besoin de diminuer le flux migratoire illégal des Haïtiens dans les autres pays, notamment en République dominicaine. Les autorités doivent prendre en considération cette situation. Mettons-nous ensemble pour le bien de notre pays. Cessons toutes les querelles existant entre nous pour permettre aux citoyens haïtiens de vivre sans ambages en Haïti, notamment nos compatriotes haïtiens qui vivent en dehors du pays », a exhorté M. Delva Bonheur.

 

 

Vladimir Predvil 

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