HAÏTI / RÉSURGENCE DU CHOLÉRA

Un appel aux dons de 145,6 millions de dollars est lancé par l’ONU pour combattre l'épidémie

Le dernier bilan concernant la résurgence de l’épidémie du choléra en date du 13 novembre 2022 fait état en total de 8708 cas suspects, 802 cas confirmés, 7623 hospitalisations, 105 décès institutionnels et 56 décès communautaires. 21 ans est l'âge médian des cas hospitalisés, d'après le rapport du ministère de la Santé publique et de la Population. Parallèlement, la direction d'épidémiologie, des laboratoires et de la recherche du MSPP fait référence à 59.52 % de personnes de sexe masculin et 40.48 de sexe féminin suspectées jusqu'à date. Pour contenir la propagation du choléra, l’ONU et ses partenaires lancent un appel de 145,6 millions de dollars.

En effet, la flambée des cas ces dernières semaines et la propagation rapide du choléra dans le pays sont préoccupantes. Selon l’Organisation panaméricaine de la santé et l’Organisation mondiale de la santé, 500 000 personnes sont à risque de contracter la maladie. De même, les bilans, rapportés ces derniers temps par le ministère de la Santé publique et de la Population sur la réapparition du choléra, montrent l’urgence de l’heure suivant le nombre des cas suspects et hospitalisés dans le pays. 

 

 

Depuis le début du mois d’octobre  2022, la résurgence de l’épidémie du choléra ne fait que propager dans diverses régions de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince notamment dans les bidonvilles où les gangs armés s’imposent et dans les différentes villes de province. 

 

 

De plus, un rapport de l’Organisation mondiale de la santé ( OMS) dit avoir recensé durant la semaine écoulée plus de 6800 cas suspects contre 5800 cas hospitalisés en ce qui concerne la résurgence de l’épidémie du choléra particulièrement dans près de six villes de province.  Pas moins de 144 personnes sont déjà décédées. 

 

 

Aussi, le chef de mission pour médecin du monde Canada en Haïti, Dominique Saint-Cyr, dit s'inquiéter terriblement pour la vie des enfants en Haïti parce qu’ils représentent la moitié des malades. Il a tenu à souligner que des enfants atteints du choléra sont passifs à la déshydratation, c'est ce qui tue les plus jeunes et ceci chaque minute. De fait, il exhorte les autorités concernées à leur prendre en charge afin d'éviter le pire.

 

 « Les personnes atteintes du choléra au niveau de la commune de Cité-Soleil dans laquelle les bandits armés s’affrontent au jour le jour sont davantage victimes en cette période ». Parallèlement, les axes principaux qui relient la capitale au reste du pays sont sous le contrôle ou l’influence des gangs armés, ce qui limite, voire prive, l’accès de la population aux services de base depuis de nombreux mois. « Dans ce contexte délétère, les acteurs de la réponse dépendent de moyens de transport alternatifs coûteux pour continuer apporter l’assistance sur l’ensemble du territoire, y compris dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de choléra », lit-on dans une note datée du 15 novembre 2022.

 

 

Mise à part la résurgence de l’épidémie du choléra en Haïti qui frappe de plein fouet des populations déjà vulnérables, le dernier rapport sur la sécurité alimentaire montre que 4,7 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, connaissent des niveaux élevés d’insécurité alimentaire, avec 19 200 personnes en situation de catastrophe, une première dans l’histoire récente du pays, selon l’ONU. 

 

 

Ainsi,  pour aider le pays à faire face aux urgences humanitaires, précisément à l’épidémie du choléra, les Nations unies et d’autres agences ont lancé ce 15 novembre 2022 un appel aux dons. « Après plus de trois ans sans aucun cas de choléra rapporté en Haïti, le 2 octobre 2022, les autorités nationales ont signalé deux nouveaux cas confirmés de vibrio cholerae dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Au 14 novembre, le ministère de la Santé publique et de la Population rapportait 8 708 cas suspects, 802 cas confirmés et 161 décès à travers le pays », peut-on lire dans le communiqué de l’ONU.

 

 

« Les Nations unies et les partenaires appellent au financement de cet appel pour aider les autorités nationales à contenir la propagation du choléra, par le biais d’activités en termes d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement et de santé, tout en répondant aux besoins urgents, en sécurité alimentaire, nutrition, et protection, dans les zones les plus affectées ».

 

 

Soulignons que le choléra est une épidémie assez dangereuse qui se transmet par la diarrhée d'une personne infectée, mais également par des aliments et l'eau contaminés par des selles. « Le choléra est une maladie évitable et traitable, et, fort de leur expérience et de leur savoir-faire, les institutions nationales ont rapidement mis sur pied une stratégie de réponse avec l’appui indéfectible de l’ensemble de la communauté humanitaire locale et internationale », a déclaré la coordinatrice résidente et de l’action humanitaire de l’ONU, Ulrika Richardson.

 

 

Vladimir Predvil 

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