La République dominicaine intensifie les opérations de déportation des Haïtiens

Le flux des rapatriements haïtien continue, malgré la demande du haut commissaire des Nations unies de mettre un terme à la déportation massive des immigrés haïtiens. Depuis le début du mois de novembre, des centaines de citoyens haïtiens sont déjà refoulés sur le sol national.

La loi sur la migration dominicaine se durcit et prend pour cible les immigrés haïtiens. Ces derniers temps, le président dominicain, Louis Abinader, a crée des unités de police spécialisées pour traquer les ressortissants haïtiens, ce qui a occasionné une augmentation du nombre de rapatriés haïtiens, selon les trois derniers bulletins du Groupe d'appui aux rapatriés et réfugiés avec près de 45 600 personnes rapatriées et refoulées.

 

Les autorités dominicaines ont rejeté la demande du haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, à savoir la cessation de la déportation des citoyens haïtiens et de les favoriser l'asile en prenant en compte le respect des droits de l'homme. « Je demande aux autorités des pays d’accueil de mettre un terme aux expulsions vers Haïti, où les crises humanitaires et des droits de l’homme perdurent, à ouvrir d’urgence aux Haïtiens l’accès à une protection, et ce sans discrimination, et à procéder à des examens équitables au regard du statut de réfugié », a recommandé Volker Türk.

 

En réaction, le président dominicain a déclaré que «la politique migratoire de chaque pays relève de la compétence de chaque gouvernement, ce qui rend ces déclarations inacceptables et irresponsables ».

 

Face à la massive déportation des habitants en ce début du mois de novembre, le GARR a dénoncé la condition lamentable dans laquelle les femmes enceintes sont refoulées en Haïti. « C'est devenu une habitude. Les femmes enceintes sont arrêtées dans leurs lits d'accouchement, séparés de leurs progénitures, elles sont contraintes de retour dans le pays », a déclaré le responsable de communication du GARR, Guillaume Sam. 

 

Les ressortissants haïtiens, qui ont laissé le pays depuis des lustres et qui sont forcés d'y rentrer sans prendre le temps de ramasser leurs affaires et le peu d'économie qu'ils avaient, sont obligés de repartir à zéro dans un contexte où tous les signaux sont en rouge et le pays est en proie à une crise humanitaire aiguë.

 

 

Ces compatriotes retournés au pays sont livrés à eux-mêmes sans appui et soutien. Ils sont dispersés dans l'ensemble des régions du pays. « C'est bien dommage que le gouvernement ne prenne pas en charge ces refoulés, qui pourront grossir les camps des gangs et aggraver la situation insécuritaire qui gangrène dans la société », a affirmé Guillaume Sam. 

 

 

De janvier à novembre 2022, près de 90 000 personnes sont déjà retournées dans le pays et la République dominicaine s'acharne à poursuivre l'expulsion des Haïtiens qui sont installés dans leur pays de manière illégale. 

 

 

Sheelove Semexant 

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