Sanctions américano-canadiennes: Des économistes analysent leurs impacts

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Les sanctions imposées contre des élites politiques haïtiennes provoquent une onde de choc au sein de la classe politique. Des partis ou regroupements politiques se gardent à présent de tout commentaire.Dans l’intervalle , les économistes Joseph Harold Pierre et Peterson Benjamin Noël analysent les impacts de ces mesures .

Port-au-Prince, le 21 novembre 2022.- « Les sanctions mettent de côté des acteurs politiques. Autrement dit, les acteurs sanctionnés ne pourront plus participer à la vie politique du pays. D’aucuns doutent que le Canada a des preuves irréfutables pour les sanctionner », a déclaré l’économiste Joseph Harold Pierre lors d’un entretien téléphonique avec la rédaction de Vant Bèf Info ( VBI).

« L’insécurité peut paradoxalement augmenter, car les concernés pourront renforcer leurs actions en se voyant écarter du champ politique », a ajouté le politologue haïtien.

De l’avis de l’expert de l’Amérique Latine, ces sanctions n’ont pas d’impacts économiques sur le court terme, mis à part le tarissement d ‘une source de financement liée aux désordres à répétition. Sur le long terme, le pays pourra connaître une paix qui permettrait des investissements tant local et étranger, ce qui pourrait donc aider à la création d’emplois et à la croissance économique, a-t-il soutenu.

  • Qu’adviendront-ils des biens gelés?

Joseph Harold Pierre est sur la même longueur d’onde que son confrère Peterson Benjamin Noël. Le dernier a d’entrée jeu, fait le distingo entre le gel et la saisie des avoirs .

Le gel des avoirs concerne le blocage de tous les comptes, capitaux et patrimoine d’une personne physique ou morale qui existe sur le territoire du pays qui a émis les sanctions alors que la saisie est un processus qui permet, suite à une décision judiciaire, que les biens du santionné entre dans le patrimoine dans l’institution ou l’État ayant émis les sanctions, a clarifié l’ancien Ambassadeur d’Haiti près de CARICOM.

Cependant, on n’est pas encore là, pour le moment c’est une décision motivée politiquement bien qu’ils puissent se baser sur des faits avérés, a commenté l’économiste.

« Les sanctionnés ont la possibilité de faire recours auprès des tribunaux s’ils pensent qu’ils sont innocent des faits avancés », a souligné le Président Directeur Général de  » Woulib ».

À rappeler que le Canada a sanctionné, entre autres, l’ex-président Michel Martelly, les anciens premiers ministres Laurent Salvador Lamothe et Jean Henry pour financement des gangs armés en Haïti.

Jean Allens Macajoux

Vant Bèf Infos ( VBI)