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Conflit en Syrie : Trump n'a pas de plan

Donald Trump en gros plan

Le président Donald Trump

Photo : Radio-Canada / CBC

Radio-Canada

L'impulsivité est mauvaise conseillère en politique et encore plus en affaires militaires. Mais le président Trump semble réagir et décider de façon émotive dans le dossier de la Syrie.

Un texte de Christian Latreille, correspondant à Washington

Il y a un an, Donald Trump disait être bouleversé par les images atroces d’enfants victimes d’une attaque à l’arme chimique. Quelques jours plus tard, il ordonnait le bombardement d’une base aérienne syrienne. Et puis, plus rien.

Les 59 missiles Tomahawk lancés à Shayrat n’ont rien changé à la guerre en Syrie. Quelques jours après, les avions militaires syriens décollaient à nouveau de la base.

Un an plus tard, les États-Unis reviennent à la case départ. D’autres images d’enfants victimes du chlore présumément lancé par le régime Assad ont été diffusées. Encore une fois, le chef de la Maison-Blanche menace d’attaquer la Syrie.

Quoiqu’à lire son tweet, ce jeudi, on ne sait plus trop où le président des États-Unis se situe.

Les États-Unis n’ont jamais eu de plan à long terme dans l’actuel conflit qui secoue la Syrie depuis 7 ans.

Depuis la décision, en 2013, de l’ex-président Obama de ne pas répliquer aux attaques chimiques attribuées au régime Assad, les Américains sont devenus un joueur négligeable dans cette guerre qui a fait au moins 300 000 morts.

L’absence totale de stratégie des États-Unis en Syrie a permis aux Russes et aux Iraniens d’occuper tout le terrain. Ces deux pays ont surtout permis au régime Assad de se maintenir au pouvoir. Ce dernier contrôle maintenant la majeure partie de son territoire.

Alors pourquoi le président américain souhaite-t-il intervenir aujourd’hui?

Les risques d’escalade sont énormes dans cette poudrière qu’est la Syrie. Les Russes ont été très clairs hier : il y aura réplique si Washington s’en mêle. Mais aujourd'hui le Kremlin affirme vouloir éviter la confrontation.

Même l’excuse de l’attaque au chlore à Douma ne tient pas la route. Depuis la dernière attaque des États-Unis en Syrie, il y a 12 mois, le président Assad est accusé d’avoir utilisé à au moins trois reprises des armes chimiques, sans que cela n’entraîne une riposte américaine.

Mise au point

Dans une précédente version de cette chronique, il a été écrit que « le président Assad a utilisé à au moins trois reprises des armes chimiques ». Cette phrase étant inexacte, nous l’avons réécrite de manière à préciser que « le président Assad est accusé d’avoir utilisé à au moins trois reprises des armes chimiques ».

Dans un autre paragraphe, nous avons également précisé qu’en 2013, l’ex-président Obama avait décidé de « ne pas répliquer aux attaques chimiques attribuées au régime Assad ». L’ancienne formulation laissait entendre que ces attaques étaient l’œuvre du pouvoir syrien.

Il est tard, pour les États-Unis, de penser vouloir changer les choses en Syrie. La semaine dernière, Donald Trump souhaitait même retirer ses 2000 soldats qui combattent le terrorisme et non Assad. Les Américains ont même cessé d’aider les groupes rebelles qui tentent de déloger le régime syrien.

La timide approche américaine en Syrie a laissé le champ libre aux Russes pour étendre leur zone d’influence. La présence des troupes du président Vladimir Poutine complique une éventuelle intervention américaine. Personne ne souhaite voir ces deux puissances nucléaires s’affronter.

Alors comment la Maison-Blanche peut-elle éviter l’humiliation et paraître encore plus faible aux yeux de la communauté internationale?

Certains avancent que viser des cibles stratégiques du régime Assad, comme les bâtiments gouvernementaux, le commandement militaire, le palais présidentiel et certains proches du dictateur pourrait donner des résultats.

D’autres croient au contraire que les Américains devraient rester tranquilles et laisser les Français et les Britanniques faire le travail. Quoi qu’il en soit, l’impulsivité du président Trump force le Pentagone à revoir ses plans pour éviter que les États-Unis perdent la face encore dans ce dossier.

Beaucoup de questions sans réponses pour un président et une administration qui ont négligé le dossier syrien. L’ex-président Obama est encore blâmé, aujourd’hui, de ne pas avoir respecté « la ligne rouge » qu’il s’était imposée pour intervenir en cas d’attaque à l’arme chimique.

Donald Trump voudra-t-il à son tour porter le bonnet d’âne s’il décide de ne pas attaquer? Attaque ou pas, il n’y a pas vraiment d’options gagnantes pour les États-Unis. Une situation difficile pour un président qui déteste perdre.

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