RDCongo: Ne Mwanda Nsemi arrêté avec des adeptes à Kinshasa (Vidéos)

RDCongo: Ne Mwanda Nsemi arrêté  avec des adeptes à Kinshasa (Vidéos)

Par Marie-France Cros.

Le « gourou » du parti-secte Bundu dia Mayala (ex-Bundu dia Kongo) a été arrêté vendredi par la police, qui encerclait sa maison de Ma Campagne (Binza Pigeon, dans la commune de Ngaliema), à Kinshasa, depuis la veille. Elle entendait ainsi donner une chance à des négociatiateurs chargés de le convaincre de se rendre. En vain. Il a fallu recourir aux tirs pour que celui qui s’était proclamé président du Congo en janvier dernier soit finalement capturé. On ignore combien de blessés a provoqué l’assaut de la police; il n’aurait pas fait de morts. De nombreux adeptes ont été arrêtés (voir vidéos).

Zacharie Badiengisa de son vrai nom, dit Ne Mwanda Nsemi, dirige le parti-secte Bundu dia Kongo, renommé Bundu dia Mayala après son interdiction, en 2008. Cet ancien laborantin anime depuis des années un mouvement mystico-identitaire kongo, qui se réfère à la grandeur passée du Royaume Kongo précolonial – qui était dès le XVe siècle en rapport avec la cour du roi du Portugal. L’homme avait été élu député en 2011.

En janvier dernier, Ne Mwanda Nsemi s’était auto-proclamé président du Congo. Depuis quelques semaines, ses adeptes au Kongo-central (ex-Bas-Congo, où l’ethnie kongo est majoritaire) ont provoqué à plusieurs reprises des troubles en s’en prenant aux « non-originaires », en particulier des fonctionnaires. La majorité des Kongos appuient ce rejet – même s’ils n’approuvent pas forcément la violence des Bundu dia Kongo – en raison d’un sentiment largement répandu d’être laissés de côté dans la gestion de « leur » province. A plusieurs reprises, il y a eu des victimes, généralement des adeptes du parti-secte, mais aussi des policiers.

Jeudi, la police a encerclé le « palais » de Ne Mwanda Nsemi à Kinshasa, alors que le gouverneur du Kongo-central et l’ambassadeur Antoine Gondha, originaire de la province, tentaient de convaincre le gourou de se rendre – et que des adeptes du parti-secte s’apprêtaient à défendre leur chef. Les négociations ayant échoué, l’assaut a été donné en milieu de journée.

L’Asadho (Association africaine de défense des droits de l’Homme) a, dans un tweet, de son dirigeant Jean-Claude Katende, condamné « le pillage des biens de Ne Mwanda Nsemi par certains policiers et particuliers lors de son arrestation

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