Ivan Rioufol : «An I, pourquoi Macron se trompe de route»
CHRONIQUE - La mascarade imprègne ce quinquennat bâti sur la communication, c'est-à-dire les signes, les symboles, le verbe.
Au fait, des nouvelles de François Fillon? La justice, si pressée de l'abattre dans les trois derniers mois de la présidentielle, a repris son pas lent. L'assassinat politique du favori de la droite, à qui la victoire tendait les bras, a été mené avec un tel professionnalisme que l'affaire est entendue sans avoir été jugée: ci-gît l'homme coupable, évidemment coupable. Ces jours-ci, des hagiographes d'Emmanuel Macron rehaussent, à l'occasion de l'an I de son élection (7 mai 2017), la marche de l'homme seul qui décroche l'Élysée à la hussarde. «Je suis le fruit d'une brutalité de l'histoire, d'une effraction», s'amuse d'ailleurs le chef de l'État. Son exploit doit, pour sûr, à ses qualités de tacticien propulsé par une solide base arrière. Mais il reste un cadavre dans le placard. Et Macron a profité du crime. L'exécution a été conduite grâce à une collaboration opportune entre la presse de gauche et le Parquet national financier, sous tutelle du pouvoir exécutif. Un coup d'État légal, en…